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EXTRA-HERE
vue d'exposition, Camille Bleu-Valentin / Galerie Médina, Bamako, Mali, avril 2023.


EXTRA-HERE, du latin extrahere (extraire, prendre, arracher, retirer de force) revêt, à l’occasion de cette exposition, une consonance multinationale.

 


Conçue comme un triptyque : un puits, une colonne, une danse, l’exposition nous invite à circuler et à faire du lien entre ses différents éléments :

 

- Tout d’abord : un puits, ici rempli de l’œuvre Totale énergie, peinture aérosol flottante sur eau potable.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

" Totale énergie, dont le titre dérive bien sûr de l’incontournable industrie pétrolière française, agit comme une mise en abîme de tous nos polluants ; dans le puits central de la galerie, produits issus des industries alimentaires et de tuning se meuvent et s’immobilisent.

Issue d’un protocole inconnu et d’ingrédients variés, cette palette d’un genre nouveau ne semble admettre ni frontière, ni trajectoire prédéfinie, laissant chaque coloris prendre la place qui lui revient, en écho aux propriétés qui lui sont propres."

Hélène Cheguillaume.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

- À l'arrière, nous surveillent de leur hauteur, les moulages des statuettes coloniales de la l'installation Prise Rapide, évocatrice de certains éléments d'architectures traditionnelles et des étais de chantier de Bamako.

 

Le bois a ici laissé sa place au béton et les figurines à l’effigie de colons semblent nous mettre en garde contre la néo-colonisation d’un modèle de construction à l’occidentale.

Si l’emprise de l’empire du béton entraine une perte de savoir-faire (au détriment du banco), ainsi qu’un bilan écologique catastrophique au profit d’une économie ne reculant devant rien pour assurer ses bénéfices ; une mise en perspective de ces enjeux actuels sur le continent africain révèle que le casque colonial n’a pas disparu, mais s’est simplement transformé en casque de chantier.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Œuvre produite avec le soutien de La Région des Pays de la Loire, 2022. 

 

 

L'exposition se termine par la performance dansée ‘‘Paris c’est magique’’ interprétée par Bekaye Sibe au bord du fleuve Niger :

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

" Sous le soleil de Bamako, les mouvements dansés saccadés de Bekaye agitent la multitude de porte-clefs tours Eiffel constituant son costume. Au son des tintements métalliques produits par son propre rythme, Bekaye incarne les espoirs de celles et ceux qui partent chercher en Europe un avenir meilleur ".

Son costume, lourd mais scintillant, est conçu à partir de lots multicolores de porte-clefs Tours Eiffel. Ils ont été rachetés pour l’occasion à Paris aux vendeurs à la sauvette eux-mêmes originaires d’Afrique de l’Ouest, écoulant leur marchandise ‘‘made in China’’ aux touristes de la capitale française.

Aperçu de la vidéo-performance : https://dai.ly/x8oetrg

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